dimanche, juillet 27, 2008

LA FRANCE REND HOMMAGE AU RÉALISATEUR ÉGYPTIEN YOUSSEF

Nicolas Sarkozy et de nombreuses personnalités françaises, dont l'ancien président Jacques Chirac, ont rendu hommage dimanche à l'Egyptien Youssef Chahine, cinéaste francophile et francophone décédé au Caire à l'âge de 82 ans.
""Le septième art vient de perdre l'un de ses plus célèbres serviteurs"", déclare Nicolas Sarkozy, qui rend hommage dans un communiqué à un ""fervent défenseur du mélange des cultures"" et de la liberté d'expression.
""Youssef Chahine aura cherché, tout au long de sa vie, à travers l'image, à dénoncer la censure, le fanatisme et l'intégrisme"", ajoute le président français.
""Youssef Chahine était un passeur de culture qui savait comme personne raconter l'un à l'autre l'Orient et l'Occident"", écrit de son côté François Fillon, qui le décrit comme un ""pourfendeur de l'obscurantisme et chantre de l'humanisme.
Marié à une Française, Youssef Chahine avait été hospitalisé en France au début de l'été après une hémorragie cérébrale avant d'être rapatrié dans la capitale égyptienne à la mi-juillet.
Il avait reçu en 1997 le prix du cinquantième anniversaire du festival de Cannes pour l'ensemble de son oeuvre et avait été élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur française en 2006.
A l'annonce de son décès, tous ont souligné ce lien particulier avec la France et son engagement en faveur de la tolérance et du respect.
Jacques Chirac a rédigé une lettre de condoléances ""affectueuses et attristées"" qu'il adressera à la famille du cinéaste lundi. Il y rend hommage à un ""combattant inlassable contre l'intégrisme et la violence, un ardent défenseur de la tolérance et du respect"".
Pour la ministre de la Culture Christine Albanel, c'est un ""fidèle ami de la France"" qui vient de s'éteindre ""dont chaque film éclairé par la lumière de la liberté se dresse comme un manifeste humaniste"".
""Sa disparition est une perte immense pour l'Egypte et pour le cinéma mondial"", estime pour sa part le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Jack Lang, ancien ministre de la Culture de François Mitterrand, pleure la perte d'un ""ami incomparable"" dont la ""force de persuasion"" avait amené le président socialiste à soutenir les cinématographies du Sud.
""Nul comme lui savait, à l'égal des grands écrivains égyptiens, faire vibrer sur l'écran ce peuple si ardent, si riche, si inventif, si drôle de l'Egypte contemporaine. Ses films explosent de vie et appartiennent à la grande légende du cinéma mondial"", souligne Jack Lang.
Au nom de tous les Parisiens, Bertrand Delanoë salue ""la mémoire de cette immense figure du monde de la création"" dont on retiendra l'engagement ""exemplaire contre l'intégrisme et toutes les formes d'intolérances"".
Dans un communiqué, le Parti socialiste déplore la mort d'une ""des étoiles les plus brillantes du cinéma mondial"".
Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste, salue ""le poète de l'image, l'amoureux de vivre, de son peuple, l'homme engagé, politique dans son courage de lire et dire le monde, pour l'indépendance, la justice, la liberté"".
(Reuters)

1 commentaire:

hmida a dit…

Cette unanimité des éloges contraste avec le musisme assourdissant des médias et des offciels égyptiens devant le départ de ce grand artiste!

Il faut reconnaitre que Youssef Chahine n'a jamais ménagé les puissants de son pays.

Il n'avait de considération que pour le petit peuple!